JULIEN DE ROSA / AFP
De gauche à droite : Marine Tondelier, Marie Toussaint et Yannick Jadot lors du lancement de campagne européenne des Écologistes à Paris le 2 décembre.
POLITIQUE – Petit cours de « booty therapy » pour les nuls. Au lendemain du lancement de la campagne européenne des Écologistes, marquée par une séance de danse collective, la Secrétaire nationale du parti Marine Tondelier s’est livrée ce dimanche 3 décembre à une petite une explication sur le concept aussi bien « politique que positif » de la « booty therapy ».
Samedi soir, à l’Élysée Montmartre à Paris, la tête de liste Marie Toussaint a officiellement lancé sa campagne pour les élections européennes de juin. Plébiscitée en interne – elle a remporté le vote des adhérents – mais largement inconnue du grand public, elle a créé la surprise en proposant lors de son premier meeting une séance de « booty therapy », avec les danseuses du groupe du même nom. Au premier rang des participants : Marine Tondelier, le sénateur Yannick Jadot, le maire de Grenoble Éric Piolle ou encore la députée Sandrine Rousseau.
Mais pourquoi une séance de danse collective à un rendez-vous politique ? La « booty therapy », danse qui consiste à se déhancher, est parfois objet de critiques. En novembre 2021, une danse du collectif Booty Therapy pendant la manifestation contre les violences faites aux femmes avait ainsi été raillée, notamment par l’humoriste et chroniqueuse de France Inter Sophia Aram.
Sur X (ex-Twitter), la numéro 1 des Verts a donc justifié ce choix en détaillant les valeurs attachées à cette pratique créée par la chorégraphe Maïmouna Coulibaly, victime de violences sexuelles et qui a fait de cette danse son exutoire.
La « booty therapy », une danse de « revendication »
« La booty therapy, c’est une revendication du fait de s’assumer tel que l’on est, d’accepter son physique, d’assumer son histoire, d’appréhender ses émotions et de les libérer dans un espace sain et safe, entouré de personnes bienveillantes. En partant de ça, les personnes peuvent relâcher leurs émotions et guérir une partie de leurs traumas et épreuves à travers des exercices collectifs », rappelle Marine Tondelier.
Au-delà de l’aspect libérateur, la secrétaire nationale revient également sur les thèmes abordés par les danseuses : la « guerre civile ivoirienne », « la place des femmes dans l’espace public », ou encore la journée de lutte contre les violences faites aux femmes du 25 novembre. « Leur message était politique et positif », revendique Marine Tondelier, qui insiste également sur l’inclusivité d’un concept qui « s’adresse à tous : les femmes, les hommes et les minorités de genre ». « Pour ceux qui ne sont pas contents : ils devraient essayer, ça leur ferait peut-être du bien », conclut l’écologiste en appelant à « laisser les femmes faire ce qu’elles veulent avec leur corps. »
À plus de six mois des élections de juin 2024, ce premier meeting était un défi pour Marie Toussaint : « chez les écologistes, c’est une élection à part entière, aussi importante que la présidentielle », a-t-elle justifié devant la presse pour expliquer ce départ en campagne précoce. L’objectif pour l’eurodéputée de 36 ans est de faire mieux ou au moins jeu égal avec la précédente liste des Verts, menée en 2019 par Yannick Jadot et qui avait fini troisième avec 13,5 % des suffrages. Les sondages créditent aujourd’hui la liste de Marie Toussaint de 8 à 10 % des intentions de vote, loin derrière le Rassemblement national (28 à 29 %) et la liste Renaissance.
Devant quelque 850 militants à l’Élysée Montmartre, Marie Toussaint a choisi de lancer sa campagne sous le signe de « la douceur » face à « la violence (qui) étend un voile spectral sur notre avenir ». Elle a également posé les jalons de son projet : faire adopter un « traité environnemental européen » et « faire de la lutte contre la pauvreté la colonne vertébrale de l’Europe », via un droit de « véto social », qui consiste à « étudier l’impact de chaque projet sur les 10 ou 20 % les plus pauvres ». Elle a d’ailleurs fait intégrer sur la liste écologiste l’ex-gilet jaune Priscillia Ludosky, avec qui elle a publié un livre, mais aussi Amine Kessaci, président de l’association marseillaise Conscience, symboles de sa volonté de lier justice sociale et justice environnementale.
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